"Un vrai petit démon faisait régner sa loisur l'internat de cette école où de nombreux fils de la noblesse venaient poursuivre leurs études."
Une claque formelle. Ciselé, clair, un seul coup de sabre. Dans un internat, un leader charismatique de treize ans et un nouvel arrivant, étrange et d'un charme insaisissable. Beauté, cruauté, choc de deux hommes en devenir.
"Vu de près, la beauté de son visage surprenait, mais, de loin, rien dans son apparence ne retenait particulièrement l'attention. Il faisait penser à une de ces oeuvres d'art dont on aurait soigné les détails tout en délaissant quelque peu l'impression d'ensemble. Des détails si parfaits, cependant, que s'en dégageait une beauté d'une entêtante séduction." p104
Les deux adolescents se battent, s'embrassent. L'histoire finit mal. Ce texte très court (26 pages) étonne par sa poésie.
"Le mouvement des branches et des feuillages frissonnant dans le vent ressemblait aux vacillations de l'ivresse." p100
Cette oeuvre traite de la cruauté des adolescents. L'ambivalence des sentiments se retrouve dans l'écriture, des descriptions très précises de moments d'actions alternent avec des envolées poétiques. Impression de perfection dans l'écriture, d'aboutissement.
"Son cou était emprisonné par une sorte de main glaciale. Mais cette pression était en partie agréable." p110
Une oeuvre à découvrir, qui mérite ses 15 minutes de lecture et ses 30 de réflexion.
(Merci Mattéo:)
Martyre (précédé de Ken), Yukio Mishima, 1969, Folio
Et pour continuer dans Mishima, il y a le fameux "neige de printemps", ou bien dans un esprit carrément guerrier: "le japon moderne et l'éthique samouraï". Dans cet ouvrage Mishima analyse le Hagakure (un livre de code d'honneur et de conduite des samouraïs) avec un regard sur la société actuelle (au sortir de la 2e guerre mondiale).
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