"En France, on compte environ 15 millions de célibataires, et la moitié d'entre eux fréquente régulièrement un site de rencontre online."
Vraiment décevant. Je m'intéresse aux sites de rencontres, et cet ouvrage m'a attiré. Sur le quatrième de couverture, la phrase "le Web consacre l'avènement du marketing amoureux, du zapping relationnel et de la rencontrophagie" m'avait fait espérer un point de vue critique et profond sur le sujet. J'ai dû me forcer pour finir.
Le texte comprend pourtant quelques analogies bien trouvées, l'auteur compare par exemple les sites de rencontres à des bals masqués.Tous anonymes, tous désinhibés.
"Le web est un espace carnavalesque, où chacun peut parler librement à ceux dont le masque lui plaît. L'anonymat, les jeux de rôle et les stratégies identitaires régissent la présentation de soi." p49
Mais au lieu de monter en puissance dans l'analyse, il tourne en rond et ne fait que décrire. Une phrase de l'extrait précédent illustre bien cet aspect : "les stratégies identitaires régissent la présentation de soi". Sans blague, voilà qui est nouveau...
"Avant d'atteindre leur Graal - le couple - ils ont ramé, ont essuyé des déceptions, failli jeter l'éponge, justement à cause du cynisme ambiant, de cette impression désagréable d'être un produit dans un supermarché, et de soi-même feuilleter un catalogue géant aux pages pleines de personnes pouvant être consommées." p148
Je suis totalement d'accord avec lui concernant la marchandisation des utilisateurs sur les sites de rencontres, et sur la déshumanisation qui en découle. Mais j’espérais trouver de nouveaux éléments d'analyse et je suis resté sur ma faim.
On sent que l'auteur peut mieux faire, il est évident qu'il n'a pas forcé son talent. Il a réuni dans un ouvrage différents articles qu'il a écrit, il a enrobé le tout avec des textes de liaisons. Le plus énervant, c'est qu'il a un style assez agréable, et qu'il a totalement les moyens d'écrire un ouvrage référence sur le sujet. Ce ne sera pas celui là.
Les réseaux du coeur, Pascal Lardellier, 2012, François Bourin Editeur
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