11.7.11

Fahrenheit 451 - Ray Bradbury [2e lecture]

"C'était un plaisir tout particulier de voir les choses rongées par les flammes, de les voir se calciner et changer."

J'ai lu ce chef d’œuvre quand j'étais adolescent, et à l'époque, il ne m'avait pas spécialement marqué. Du même auteur, j'avais préféré les Chroniques martiennes, plus d'imaginaire, moins de symbolique. En relisant Fahrenheit 451 aujourd'hui, j'ai mieux compris pourquoi ce roman est considéré comme un des meilleurs ouvrages de science-fiction jamais écrit. Je l'ai relu d'une traite hier soir. Cela faisait longtemps qu'un auteur ne m'avais pas fait sacrifier autant d'heures de sommeil.

"Est-ce vrai qu'autrefois les pompiers éteignaient le feu au lieu de l'allumer?" p17

Dans un futur indéfini, les pompiers ne sauvent plus de vies. Ils brûlent les livres, devenus illégaux. Dans la nuit, l'alerte sonne, les pompiers partent avec leur camion lance-flammes, et détruisent les dernières bibliothèques restantes. Et brûlent parfois leurs propriétaires avec, au passage.

Bradbury livre sa réflexion sur l'avenir de la connaissance, sur l'impact de la société de divertissement. Ce roman a été écrit en 1955, mais certains passages prennent tout leur sens aujourd'hui.

"Gavez les hommes de données inoffensives, incombustibles, qu'ils se sentent bourrés de "faits" à éclater, renseignés sur tout. Ensuite ils s'imagineront qu'ils pensent, ils auront le sentiment du mouvement, tout en piétinant. Et ils seront heureux, parce que les connaissances de ce genre sont immuables." p76

Le héros, Montag, est un pompier qui devient progressivement un renégat : il se met à lire des livres. Il ne sait pas vraiment pourquoi. Poussé par une curiosité primaire, il commence à lire quelques lignes, puis à voler un premier livre, puis un deuxième. Jusqu'à posséder un début de bibliothèque, ce qui transforme sa maison en brasier potentiel.

"Vis comme si tu devais mourir dans dix secondes. Regarde le monde. Il est mille fois plus extraordinaire que tous les rêves qu'on peut fabriquer en série dans les usines." p183

Ce roman va très loin, tout en restant classique dans sa forme. L'intrigue est rythmée, sur moins de 200 pages on passe de la description de cette situation à la destruction de la civilisation. Ce roman est beau, simple, efficace. A avoir lu.

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