17.9.12

On achète bien les cerveaux - Marie Bénilde

"En 2004, Patrick Le Lay, PDG de TF1, a fait scandale avec une déclaration demeurée célèbre : "A la base, le métier de TF1, c'est d'aider Coca Cola, par exemple, à vendre son produit [...]. Or, pour qu'un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c'est à dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau disponible.""

Une citation classique pour ouvrir un essai qui devait m'intéresser, sur l'impact de la publicité sur les médias. Au final c'est un peu léger. La rigueur académique est bien loin : Marie Bénilde fait dans le militantisme, et ses convictions lui font parfois oublier de développer ses propos.

Ses idées sont intéressantes, mais pas forcément originales.

"En utilisant les codes de l'expression journalistique afin de légitimer leur discours, notamment dans la presse féminine, les annonceurs contribuent à décrédibiliser le journalisme." p73

Elle a pourtant bien saisi la situation, et choisi bien ses exemples.

"Pour un annonceur, il n'est que très exceptionnellement nécessaire de couper son budget publicitaire pour faire valoir ses intérêt: le plus souvent, l'autocensure fonctionne à plein régime." p94

"La couverture du tsunami asiatique permet d'en prendre la mesure. L'évènement, qui s'est produit le 26 décembre 2004, n'a été rapporté dans la semaine qui a suivi ni par Métro, ni par 20 Minutes, ni par l'Express, ni par le Figaro Magazine. Le tsunami a fait 295 000 morts. Mais l'évènement a malencontreusement eut lieu entre noël et le jour de l'an." p88

Mais ça reste léger. La publicité sur internet n'est quasiment pas abordée, une mention d'AdBlock aurait pourtant pu apporter une note positive à l'ensemble. Oubliable.

On achète bien les cerveaux, Marie Bénilde, Raisons d'agir, 2007

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire