29.3.11

L'arrogance chinoise - Erik Izraelewicz

"Au pied du sapin de noël, il y avait cette année, un iPad, la tablette magique d'Apple, un vélo électrique superléger, la biographie illustrée de Zao Wou-Ki et puis, à nouveau, un châle en cachemire, une paire de Nike, quelques autres présents encore."

Ce gros essai étudie une nouvelle étape de la croissance chinoise: ça y est, ils ont assimilé leur puissance. Et sont devenus arrogants.

Le style est, comment dire... journalistique. Un peu lourd, un peu trop de métaphores filées, genre :
"Ils ont donc laissé la première goutte de ce supplice chinois tomber sur leur front, sans broncher" p63

L'image du supplice chinois pour illustrer la souffrance des Américains méprisés par les Chinois... Subtil. Mais on ne lit pas ce genre de livre pour son écriture, je vais donc rapidement vous exposer ses idées.

Pour Erik Izraelewicz, cette arrogance traduit un manque de confiance en soi. La croissance économique de la Chine, colossale, serait encore fragile. Les entreprises du pays ne peuvent toujours pas compter sur leur marché intérieur, et dépendent de leurs exportations pour se développer (ah oui, j'avais oublié, on parle d'économie ici).

La seule solution pour que la Chine domine réellement le monde, les dirigeants du pays en conviennent, c'est de développer ce marché intérieur, de faire monter le niveau de vie du peuple chinois. Problème: la protection sociale est quasi inexistante dans le pays, et en conséquence les Chinois épargnent. Pas de société de consommation possible quand cette épargne est indispensable en cas de maladie, et pour préparer sa retraite.

Défi pour les dirigeants du PC chinois. Ils vont faire avancer le niveau de vie, mais également d'éducation (l'innovation est encore un point faible de la Chine). Mais comment éviter un mouvement de révolte, une libéralisation politique qui changerait radicalement la structure du pouvoir?

Conclusion d'Izraelewicz : les Chinois sont arrogants mais ont peur. Pour maintenir leur position, pour espérer doubler les Etats-Unis, ils vont devoir changer.

Voilà. Intéressant, mais pas transcendant.

L'arrogance chinoise, Erik Izraelewicz, Grasset, 2011

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